La voir me tue...
Je peux oublier, puisqu'elle est loin, puisque nous ne vivons plus ensemble.
Mais la voir dans cet état m'est insupportable.
Elle vient de partir de mon antre, et me voilà seule avec mes souvenirs.
Soupir de soulagements, parce qu'elle a quitté mon lieu.
Et que, plus nous sommes loin, plus je peux me protéger.
"Ne t'inquiètes pas pour moi ma puce"
"Mais non Maman, rassures toi".
Foutaises. Comment ne pas s'inquiéter alors que ma mère sombre chaque jour plus bas et que rien, plus rien, ne semble la faire revenir à elle-même?
J'en viendrais presque à préférer avant.
Quand elle buvait.
Et qu'elle n'était pas shootée aux antianxiolitiques 24h/24.
Ce manque de précision dans ses gestes, ses putains de yeux dans le vague, ses regards qui ne peuvent se fixer et qui ondulent, un peu perdus, sans trop savoir où ils vont.
Même son sourire, ses mots...
Elle tient à peine debout.
Et moi j'en crève.
-Avina-
toujours, mais sans rien laisser. Ta poésie me fait mal, quelque part. C'est dur de voir les autres souffrir.