Il est midi, je n'ai pas faim.
Une fois de plus, je n'ai pas la force de me presser et de m'entasser contre cette masse de lycéens dense et sans visages.
Ils sont derrières moi, et aux oreilles me revient ce vacarme de voix inconnaissables.
Il serait grand temps de me reposer.
Ce bruit, pas de silence, ce bruit encore, cet écho incessant m'opresse. J'étouffe.
Il se calme tout à coup, et bientot, le silence.
celui où je suis seule face à moi même. celui où il n'y a plus rien.
Il fait noir. Je n'ai pas peur.  
Bientôt, la routine à nouveau, les gens à qui parler, ceux à qui sourire. juste parce qu'il le faut. Et sans cesse cette question qui me hante...Pourquoi sommes tous si hypocrite?
Je ne l'aime pas, je lui souris. Il ne m'intéresse pas, je lui demande comment il va. Je n'écoute d'ailleurs pas sa réponse, il ira bien, comme tout le monde. Faire semblant.
Je me hais de me mentir à moi même. La superficialité du monde me laisse parfois de marbre.
Je ne comprend pas. Ou plus?
Qu'importe ce que je ressens, l'important, c'est paraitre.
Que tout aille bien, et ils seront rassurés.
Et dire que c'est pour tous le même parcours. Mais ne pas l'admettre.
Parce que je suis UNIQUE. Et oui, on se croit tous différents. Mais à force de tous l'être, nous sommes tous tellement semblables que j'en suis éffrayée.
J'aurais voulu être exceptionnelle.
Mon dieu, je ne le suis pas...
Mortelle déception.
Je survivrais, je crois.
Avina